[Tous] Apprenons à faire connaissance, c'est toujours mieux d'avoir un nom sur un visage !

Cette fille, Nana Ōkoku, venait-elle vraiment de commette ce sacrilège de lui donner un suffixe honorifique ? Nori se le demandait. Bien que pour Takara, la brunette n'avait pas particulièrement réagi, mais là elle avait une excuse, elle n'aimait absolument pas ces politesses, bien que nécessaire pour être bien vue en société.
Et d'ailleurs, cette "Nana", sans mauvais jeu de mots, lui paraissait étrangement froide, distante... Inexpressive. Comme si cette jolie gothique était enfermée dans une prison de cristal qui absorbe les sentiments.

Un drôle d'opposé, pour la métisse qui se laissait volontiers quitter par ses émotions.
Bah, j'me débrouillerais pour la décoincer, se dit-elle en ayant ABSOLUMENT AUCUNE, et ça, je peux vous le confirmer, idée déplacée ou perverse.

"Je t'en supplie, Nana, pas de suffixe pour moi ! Le matou de gouttière que je suis n'a rien de respectable !"

Elle rit légèrement, en regardant Takara. L'adolescente se plongea dans les yeux de la mignonnette, pour oublier ce coeur qui battait trop vite, ce cerveau qui fondait plus vite que les pôles et ces papillons danseurs. Et au milieu de ce torrent de sensation, il y avait cette drôle de chaleur, agréable et douce, qui faisait si vite perdre la tête.


[C'est pas grave ^^]

"Parfaitement, Nana ! lança Nori, Ça t'embête ?"

La jeune fille attrapa le bras de Takara et l'entraîna avec elle sur le canapé. Bien que ce fut assez brusque, il y avait une sorte de tendresse dans le geste. La brunette ajusta la mignonnette sur ses genoux, et enroula ses bras autour du ventre de celle-ci.

"Assieds-toi aussi, Nana ! Reste pas plantée là !"

Et c'est malicieuse qu'elle ajouta :

"Je suis sûre que ces valises pèsent une tonne !"

Pour entamer une nouvelle conversation, quel sujet choisir, se demandait-elle. La métisse avait remarqué que les chambres des dortoirs étaient faîtes pour héberger plusieurs élèves. Peut-être l'une de ses deux interlocutrices connaissait ses colocataires ?

"Dites, vous connaissez vos camarades de chambre ? Ou vos numéros de chambre ?"

Elle agrippa avec douceur une mèche rosée de la plus jeune et commença à jouer avec.

"J'aimerais bien vous avoir, moi."

Comprendre aussi : Je me ferais un plaisir de vous réveiller avec mes pétards et mes amorces !
Car que voulez-vous, chassez le naturel et il revient au galop !

"Obayashi ? T'es pas avec moi, Nana, c'est sûr !"assura Nori.

La jeune fille serra l'adorable Takara contre son corps. La mignonnette semblait si fragile entre ses bras, comme une poupée de porcelaine que l'on ne voulait pas casser. La lolita ressemblait aussi à une poupée, mais une poupée plus solide, qui ne craint ni de tomber dans le vide, ni entre les mains d'un enfant irresponsable.

Malheureusement, la métisse a la fâcheuse habitude de briser ses jouets favoris, bien que parfois ils sont plus résistants qu'ils n'y paraissent ! Peut-être la jolie fille sur ses genoux pratiquait-elle un de ces sports de combat ? Dans ce cas, plus question de porcelaine !

"Je devrais avoir mon numéro de chambre pas loin... Mmmmh, voyons..."

La brunette se mit à réfléchir, car oui cela était possible, en fronçant les sourcils tout en appuyant sa tête contre la crinière si douce et sentant si bon de la rosée. Où avait-elle bien "rangé" ce foutu bout de papier ? Sa main droite fouilla sa première poche, puis la gauche explora la seconde.

"J'l'aurais quand même pas perdu !"

Son bras droit sur le buste de Takara, passant par l'épaule et la poitrine, guidait sa main pour fouiller sa poche situé sur son tee-shirt, juste au dessus du sein gauche. Et là...

"Je l'ai ! brailla-t-elle en le dépliant pour le lire, Chambre 101... C'est aussi la première, non ?"

Elle était sur un petit nuage. Avec Takara, dans la même chambre... De quoi affoler son petit cœur amoureux et ses papillons ! Et aussi son imagination perverse... Dormir avec cette ange, cohabiter, s'habiller, se laver... De quoi titiller les esprits particulièrement mal tournés.[/color]

Nori sourit, en s'accrochant à la jolie Takara. De l'extérieur, la jeune fille paraissait calme et sereine, alors qu'à l'intérieur, ça chantait dans sa tête et dansait dans son ventre. Ce n'était pas désagréable.

"Hey, les filles... Ça vous dirait qu'on soit amies, au moins jusqu'à la fin du pensionnat ?"

La brunette ferma les yeux, enfouissant son visage dans l'épaisse chevelure de la mignonne. Oui, amies pour le moment, dans la même chambre... Rien ni personne ne pourrait savoir ce qui pourrait se passer dans l'intimité de cette pièce, même si ce qu'elle espérait ne pourrait très bien ne jamais rien donner.

Son rythme de respiration se fit de plus en plus lent, de plus en plus régulier. Contrairement à son cœur, qui battait à cent à l'heure.

Calme Nori... T'es sûre que t'es pas malade, là ?


Elle soupira, heureuse, en fermant les yeux.