Alors c'est toi... [PV : Nori A. Yoshida]

Lycéens Messages : 34 Date d'inscription : 24/08/2015

Encore deux semaines avant la rentrée. Penser ça était un peu déprimant. Ca laissait seulement deux semaines de libertés à Hiroyuki pour peindre ce qu'il voulait, quand il le voulait. Deux semaines avant de recevoir de bons cours pour améliorer encore sa technique. Deux semaines pour trouver la fameuse aînée farceuse de sa petite soeur.

C'était ce mail, reçu une semaine plus tôt, qui avait poussé le jeune Nagato à débarquer au pensionnat alors qu'il restait des jours tranquilles. Il voulait absolument rencontrer cette mystérieuse demoiselle avant de commencer les cours. Par simple précaution, bien sûr.. Et curiosité.. Il n'était pas en train de chercher à surprotéger sa petite soeur. Pas le moindre du monde. N'est-ce pas ?

Cela faisait deux jours qu'il était arrivé, et jusqu'à présent, il avait su éviter Takara. Il l'avait juste aperçu une ou deux fois, et la voyait en bonne santé. La seule fille avec qui il avait parlé, c'était la joueuse de pokémon avec sa culotte sur la tête, à la bibliothèque. Trop jeune pour être celle à qui Wannya faisait référence.

Las de chercher dans le pensionnat sans être trouvé, le châtain avait finalement décidé de monter en cachette sur le toit du pensionnat, afin de capturer la vue qui s'offrait à lui. C'était le début de l'après-midi, le soleil n'était plus au zénith mais il inondait encore le paysage. Au crépuscule, cela devait être encore plus magnifique. Il fallait que l'artiste retienne chaque détail de ce qu'il voyait, afin de s'approprier cette vision lorsqu'il la retranscrirait sur son tableau.

La vie de Nori se résumait à trois choses : ses magouilles, son briquet et ses pétards. Et Takara aussi. Ça fait quatre choses en fait.
Mais depuis qu'un certain prof lui avait confisqué deux objets chers à son cœur, la jeune fille se sentait un peu vide, incomplète. D'humeur à chialer sur le toit. Avec en plus l'innocence si adorable, et parfois aussi gênante, de la jolie rosée. Elle était d'une humeur à chialer sur le toit. Pour elle, c'était vraiment une situation improbable.
Mince quoi ! Elle était Nori Alice Yoshida ! Une fille aux antipodes de ce cliché de la gamine sensible, fragile et pleurnicharde !
La brunette se gifla, avant de pousser les portes permettant d'accéder au toit du pensionnat. Directement, elle rejoint la barrière anti-chute, et l'agrippa de toutes ses forces en souriant. Une de ses mains lâcha la barre métallique pour récupérer une poignée d'amorces, issue d'une vieille boîte à moitié vide. L'adolescente les jeta violemment par terre. Un sourire naquit sur son visage quand retentit un grand bruit de tonnerre. Efficaces, ces vieilleries, se dit-elle en se retournant.
La métisse observa les alentours. Personne, personne, un gars, personne... Trente secondes, il n'était pas là toute à l'heure ! Et il avait un air de ressemblance avec la rosée.
Nori se rapprocha de lui, un air faussement doux.

"Guten tag ! Tu viens d'arriver, je me trompe ?"
Et si c'était le frère de Takara ? Autant en avoir le cœur net !
"Tu ne serais pas le grand frère de Takara ? Moi, c'est Nori, sans suffixe s'il-te-plait."
Sourire OK, amorce cachée dans la main OK... Tout bon !

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Une adolescente était déjà là lorsque Hiroyuki était arrivé. Il ne l'avait pas remarqué, sinon, il serait directement aller lui parler.

En tout cas, c'est ce que la demoiselle fit.

- Guten tag ! Tu viens d'arriver, je me trompe ? Tu ne serais pas le grand frère de Takara ? Moi, c'est Nori, sans suffixe s'il-te-plaît enchaîna-t-elle.

Minute... Elle connait Takara ? Ça veut donc dire que c'est elle.. ?
Minute. Que savait-il exactement sur cette fille ?
1) Elle est plus âgée que nee-chan,
2) Elle a l'air farceuse.

Mouais.. Pas grand-chose, en résumé. Surtout que de plus en plus d'élèves débarquaient, cette fille pouvait être quelqu'un d'autre.

- " Bonjour, fit-il en souriant, Je suis en effet Hiroyuki Nagato. Enchanté. J'en déduis que tu connais ma soeur ? Que t'as-t-elle dit sur moi ? "

Au moins, le sujet de conversation était tout trouvé.

Et tant pis pour le paysage, il pourrait bien y revenir un soir.

C'était donc bien son frère, l'imagination de Nori ne lui avait pas joué de vilain de tour ! Elle jeta quand même l'amorce par terre, s'excusant au plus vite en tenant son rôle de gentille fille innocente. Bonne comédienne, se dirait la jeune fille si elle ne riait pas intérieurement. Etape 1, OK.

"Elle m'a dit que tu étais un véritable artiste ! D'ailleurs, elle m'a montré quelques unes des tes œuvres... Bravo, au passage, car elles sont vraiment magnifiques !"

Sans aucune gêne malgré ses rosissements aux joues, comme à son habitude, la métisse prit la main de son interlocuteur.
Autant se le mettre dans la poche de suite, pensa-t-elle en un sourire doucereux.

"Tu as des jolies mains, des mains d'artistes !"

Jouer ce rôle de douce jeune fille en fleur, mignonne et innocente, l'écoeurait et l'amusait en même temps. Et puis, avec le frère, peut-être aurait-elle aussi la soeur, la si jolie (et malheureusement si innocente) Takara !

Alors, l'étape 2 va sans tarder commencer !

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Une petite explosion retentit, et un coup d'oeuil suffit à Hiro pour comprendre qu'il s'agissait d'une petite amorce inoffensive, comme on en trouvait dans les magasins de farces & attrapes.

Là, aucun doute : cette jeune fille était la mystérieuse farceuse. Il en avait le coeur net.

Tout en l'écoutant lui chanter ses louanges, l'artiste l'observa plus attentivement, discrètement.

De taille plutôt moyenne pour une jeune fille, environ douze centimètres de moins qu'Hiro, une silhouette également sans histoire, des grands yeux chocolats et des cheveux aux couleurs gourmande, elle avait un charme authentique.

Il réalisa qu'il était muet lorsqu'elle lui prit la main.

- " Hm, merci ? Nee-san parle trop, elle exagère, ajouta-t-il, modeste, tout ça est loin d'être parfait. C'est... Respectable, disons. "

Il y avait deux moyens très simples de rendre Hiroyuki très bavard : parler d'art, ou de sa soeur. Ainsi donc, il se retenait pour ne pas partir dans de grandes explications.

Mais maintenant, comment complimenter en retour la jeune fille de manière neutre, dépourvu de sous-entendus ? Et quand allait-elle donc lâcher sa main ? C'est qu'il n'avait pas l'habitude des contacts. Hormis Takara ou certains potes qui lui faisaient des claques dans le dos, on ne le touchait pas, d'ordinaire.

Finalement, ne sachant que dire, il choisit de se taire.

Nori entrelaça ses doigts avec ceux de l'artiste. Il était modeste, et plutôt beau garçon. De plus, il ressemblait un peu à Takara, ou plutôt, Takara lui ressemblait un peu. La jeune fille se jeta doucement entre les phrases d'Hiroyuki. Il faut y aller franc jeu, pensa-t-elle en faisait rougir ses joues.
Elle le renifla discrètement. Contrairement à ce que la brunette s'était imaginée, il ne sentait pas l'odeur horrible de la peinture, mais celle délicate et nuancée de la noix de coco. Pas facile à assumer pour un garçon, mais c'était plutôt agréable. Et puis, cela faisait combien de temps que la métisse n'avait pas participé à ce jeu de séduction faussement innocente, du moins avec un garçon ? Ça remontait à ses années au collège ! Après ? Elle s'était plus tournée vers la gente féminine.

"Tu sens bon, Hiroyuki."

Un petit sourire doux, des œillades en coin... Ces choses qu'elle aurait voulu offrir à Takara. Et malgré sa fidélité sans borne, pour l'adolescente, en amour, tous les moyens étaient bons pour avoir l'objet de son affection. Quitte à faire pas que des trucs très catholiques.

"J'crois que j'ai le coup de foudre pour toi !" mentit-elle brillamment, avec une voix qui collait et le sourire en bonus.

Nori avait l'impression de se changer en un tas de caramel trop sucré et coulant.. Beurk. Heureusement qu'elle savait jouer un rôle. Pas parfait, mais pas loin, sans se jeter des roses.
Franchement, qu'est-ce qu'elle n'irait pas faire pour parvenir à ses fins ?

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Pendant qu'il parlait, elle se rapprochait, intéressée, semblant boire ses paroles tandis que ses joues se rosissaient. La métisse entrelaça ses doigts avec ceux de Hiroyuki. Il s'apprêtai à protester lorsqu'elle susurra :

- Tu sens bon, Hiroyuki. dans un petit sourire incroyablement doux.

- " Pardon ?! " lâcha enfin le jeune garçon, tout en séparant (enfin) leurs deux mains.

- J'crois que j'ai le coup de foudre pour toi !

D'une certaine manière, ce fut le coup de grâce. Il aurait reculer si la barrière de sécurité ne l'en aurait pas empêcher - heureusement d'ailleurs, un suicide involontaire, c'est quand même pas cool.

- " Ça n'va pas l'faire..., commença le peinter. C'était la troisième fois de sa vie qu'une fille se déclarait à lui. Une amie à Takara, une camarade, et maintenant cette fille... Ils ne se connaissaient même pas ! C'était tout simplement absurde. Je suis désolé... Nori ? Mais la réciproque n'est pas vraie. Tu es une jolie fille, je ne dis pas le contraire, mais je ne suis pas intéressé... "

Le pauvre Nagato était bien mal à l'aise.

Raté. Si elle ne risquait pas de tout faire, disons-le, complètement foirer, Nori aurait eu ses mimiques agressives et dédaigneuses habituelles. Mais là, son rôle nécessitait une extrême sensibilité, doublée d'une douceur et d'une gentillesse certaine.
Pense à un truc triste ! Pense à un truc triste ! se dit-elle en fermant fort les yeux.

"C'est pas grave, soupira la jeune fille en faisant poindre des larmes aux bout de ses cils, Après tout, c'est pas la première fois qu'on me le dit, et puis on se connaît pas et c'est soudain..."

Si elle ne devait pas pleurer, la métisse aurait éclaté de rire devant tant d'absurdité. De 1) c'était toujours elle qui menait la danse, en amour comme sur la piste, donc qu'on la rejette n'était pas une option. De 2) le fait que ce soit soudain faisait parti du fonction de Nori, c'était inscrit à la page 121 de son mode d'emploi. De 3)... Il n'y a pas de trois.
De grosses larmes de crocodile coulaient sur ses joues.

"Et puis, et puis..."

La jeune fille se laissa tomber sur le sol. Ouch, ça ne fait pas que du bien aux genoux, mais elle s'investissait à fond dans son jeu d'actrice. Pour avoir la sœur, il lui faudrait le frère. Pour cela, il fallait qu'elle tienne son rôle, qu'il l'écœure ou l'amuse.
Et qu'on lui décerne un Oscar quand tout cela sera terminé !

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Nerveusement, Hiroyuki se grattait l'arrière du crâne en détournant son regard.

- C'est pas grave. Après tout, c'est pas la première fois qu'on me le dit, et puis on se connaît pas et c'est soudain... soupira la jeune fille en faisant poindre des larmes aux bout de ses cils.

Aouch. Le " ce n'est pas la première fois ", il ne l'avait pas vu venir. Dur.

La métisse se laissa tomber sur le sol, impuissante, en pleurant à chaude larmes. Mon p'tit Hiroyuki, tu n'avais plus qu'à trouver un bon moyen de la réconforter.
Pour ce faire, il réfléchit au début de leur discussion.

- " Pour qu'un dessin soit beau, encore faut-il qu le modèle ait de l'allure., dit-il d'une voix consolante en se baissant à la hauteur de la demoiselle. Il avait dans sa sacoche un petit carnet à spirale et des crayons de couleurs, qu'il sortit. Tu voudrais m'offrir un beau sourire que je pourrais immortaliser bien plus que dans ma mémoire ? "

Sans qu'il en ait conscience, sa proposition à la voix douce et sympathique avait un côté charmeur et séducteur.

Nori avait dit aimé sa façon de peindre. Aimera-t-elle sa façon de colorier ?

Il y avait des moments où Nori se dégoûtait. À cet instant, c'était le cas. Hiroyuki était vraiment un gentil garçon, un ange tombé du ciel, un trésor d'innocence. Est-ce cela valait le coup de risquer de le blesser pour ses propres sentiments ?
Après réflexion, même si c'est peu moral, la jeune fille se disait que le jeu valait la chandelle.

Seul hic, la brunette risquait fort de s'en enticher. Elle pouvait y laisser des plumes. Que faire ? La métisse décida de continuer son petit manège, après tout elle s'était déjà embourbée jusqu'au cou.
D'un coup de manche, ni rapide ni lent, elle effaça sa tristesse et ses doutes. Hiroyuki ressemblait tant à sa sœur, ou plutôt sa sœur lui ressemblait tellement, qu'avec un peu d'imagination, ses rêves roses inavoués de petite fille se réalisaient.

"Tu es vraiment gentil !" dit-elle piteusement avec un sourire encore mouillé de larmes.

Elle voulait lui offrir le sourire qu'il souhaitait, au moins en compensation. Non pas qu'elle se sentait coupable, enfin, si, un peu beaucoup quand même, mais même si sa droite morale et éthique n'est qu'une succession de montagnes et de vallées, l'adolescente pouvait être gentille et intègre (quoique...).

Et Hiroyuki méritait bien plus qu'un sourire pâlot sur un visage de menteuse ! Alors, lentement mais sûrement, les lèvres de Nori s'étirèrent pour installer une risette douce à la place du triste rictus. Ce minois, elle voudrait aussi l'offrir à Takara.

Resaisis-toi, Nori ! Merde, t'es pas une pauv' gamine en manque d'amour, alors tu te concentres sur ton rôle et tu garde les yeux rivés sur ton objectif, compris ?!

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Nori renifla, puis essuya ses larmes d'un revers de la manche de sa mignonne blouse rose.

Elle sembla souffler un peu, se préparer. Hiroyuki pensa qu'il devrait en faire de même, et sortit les crayons dont il allait avoir besoin. Des nuances de rose, de marron. Il avait prit l'habitude de ne jamais utilisé de gris pour les contours. Le brun réfléchit ensuite à la composition. Il décida de ne pas faire le fond, pourtant très joli, et de laisser du blanc, afin de laisser une lumière sobre éclairer l'amie de sa soeur, et de se concentrer sur elle. Et surtout, il fallait que ça reste rapide. Or, le jeune Nagato aimait faire des crayonnés pour les subtils décors.

Il se redressa, et Nori en fit de même. Ses yeux capturèrent sa pose alors qu'elle était encore un peu penchée et tournait son regard vers l'artiste, tout en souriant. Sa queue de cheval flottait à côté de son épaule droite, les pompons de son écharpe suivaient le déplacement. Le peintre sourit et entama son dessin.

C'est lorsqu'il dessinait qu'Hiroyuki Nagato était le plus beau, nul doute. Concentré sur son oeuvre et passionné, son regard ne quittait sa feuille que pour vérifier son modèle. Un petit sourire, il restait attentif aux moindres détails. Il semblait dans une bulle harmonieuse qui le détachait de tout et lui conférait une beauté inégalable.

Il n'oublia pas cependant la limite de temps, et au bout de quelques minutes, la bulle commença à se dissiper. Il levait son visage vers la jeune fille et, toujours dans son éblouissant sourire, lui dit :

- " Voilà, c'est finit, dit-ils Ce n'est pas hyper travaillé non plus, mais tu te serais bien ennuyée sinon ! "

Il tendit son carnet à la brunette. Il avait fidèlement dessiné ses grands yeux si expressifs, et avait rajouté une pointe espièglerie à son sourire, pensant qu'ainsi, elle était plus la "Nori" décrite par Takara. Il ne demanda cependant pas son avis à la jeune fille, elle le lui donnerait si elle le voulait.

Spoiler:

La jeune fille savait que ce rôle qu'elle jouait n'était pas elle, et que son interlocuteur n'avait dessiné que ce qu'il avait vu. La brunette en aurait pissé de rire si un jour on lui aurait dit qu'elle ferait l'impression de ces filles bien comme il faut et obéissantes, qu'elle appelait très affectueusement les putes-Nitouche. Et là, elle avait envie de vomir sur sa conduite.
Hiroyuki était vraiment gentil. Dire qu'elle l'avait comparé à un ange, c'était plus que ça ! Un garçon de pureté qui ne voyait la monstruosité du chat galeux qui ronronnait pour avoir la meilleure place.
Le blesser pour ses intérêts, et malgré l'éthique plus que bancale de la métisse, ne lui plaisait pas plus que ça, mais elle s'était déjà bien embourbée dans son jeu. Mal barrée, oh que oui...

"Tu es un vrai artiste... C'est superbe... Et en si peu de temps... Wouaw."

Des larmes menaçaient de couler sur ses joues. Des vraies, cette fois. Une pour se faire pardonner, une pour Takara et une pour son frère. Le reste ? Pour ses méthodes peu orthodoxes.

Elle lui sourit gentiment.
Nori, Nori, Nori... Tu te ramollis vraiment. Reprends-toi, putain ! Les histoires niaises te réussissent vraiment pas !

Et prit une des mains d'Hiroyuki, doucement, sans sa brutalité caractéristique. Un de ces gestes qu'elle aimerait faire à Takara. À la jolie Takara, qui ressemblait tant à son frère.

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- " Ce n'est pas si extraordinaire que ça, tu exagères , s’exclama le garçon, un peu gêné de recevoir des compliments pour un simple dessin comme celui-ci. Il manque des détails, et- "

Il s'interrompit lorsqu'il vit des larmes menacer de passer la frontière de ses yeux pour couler sur ses joues. Hiroyuki détestait voir une fille pleurer surtout qu'il avait l'impression d'y être pour quelque chose.

Il allait se confondre en excuses mais elle lui prit la main, doucement. Presque tendrement. Un geste débordant d'amour, qui mit encore plus mal à l'aise le jeune. Silencieux, il détourna son regard qui se perdit vers le cour intérieure de l'établissement.

" Hé, mais ça ne serait pas Takara ?! " s'écria-t-il en se défaisant de l'entrave amoureuse de Nori pour se pencher sur la barrière de sécurité. C'était bien sa jeune soeur qui se trouvait plus bas.

Trente secondes. Mode guimauve on. Takara.
Les papillons dansaient dans le ventre de Nori, et son cœur battait à la chamade. Dans sa tête, ça s'était mis à chanter.

"Ta...Ta...Takara ?! Où ça ?!" brailla la jeune fille comme une fangirl quasi surexcitée en rejoignant Hiroyuki.

C'était une bonne nouvelle, voir la mignonne petite rosée rendait la métisse folle de joie. Et pouvait la faire saigner du nez dans certains cas.
Mais c'en était aussi une mauvaise : elle aurait plus de mal à ne pas se trahir. Déjà, sa réaction devait la faire passer pour folle, ce qu'elle était un peu quand même, mais là n'est pas le sujet, car changer d'émotion en une fraction de seconde n'était pas souvent le signe d'une excellente santé mentale.

Elle passa de la fille débordant de joie à une nerveuse cardiaque. J'suis pas dans la mouise, tiens...

L'adolescente se reprit. Trop tard pour ne pas être remarquée. Flûte, maintenant, elle allait porter cette étiquette de soit Yandere, soit Tarée, soit Schizo... J'en passe et des meilleurs.
La brunette portant son pouce à sa bouge, l'appuyant contre sa lèvre inférieure en prenant un air doux et amical.

Il lui fallait trouver un plan, et vite.

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- Ta...Ta...Takara ?! Où ça ?! brailla Nori en se relevant rapidement, comme s'il s'agissait de sa star préférée.

Hiroyuki se retourna pour la regarder avec des yeux remplit d'interrogation, et vit une Nori différente.

En effet, l'adolescente, penchée sur la barre de sécurité, regardait avec attention la silhouette dans la cour. Un énorme sourire marquait ses lèvres et elle semblait plus que folle de joie, presque au comble du bonheur. Presque.

Elle semblait plus vraie.

- " Nori ? " ne put s'empêcher d'interroger le Nagato.

Une légère brise soufflait et Takara remettait en place ses longs cheveux. Elle leva ses yeux au ciel - chose qu'elle faisait toujours lorsque le vent se levait, ou autre - et remarqua les deux silhouettes sur le toit. Semblant les reconnaître, elle s'autorisa un petit signe de la main, que son frère, qui avait arrêté de regarder son interlocutrice, lui rendit dans un sourire.

Tient ? N'était-elle pas censée ne pas être au courant de la présence de Hiroyuki ? Il allait sûrement avoir le droit à une petite crise..

- "Nori ? l'interrogea son interlocuteur.

Tch. Nori avait tout foutu en l'air. L'arrivée de Takara l'avait perturbée, et elle allait devoir ramer pour tout ramener à la normale. La jeune fille regarda Hiroyuki avec un air faussement tendre, son pouce sur la lèvre.

- Oui, qu'y-a-t-il Hiroyuki ?" demanda-t-elle d'un ton qui la ferait vomir tant il était... il était totalement l'inverse du ton qu'elle prendrait normalement.

Les scrupules s'envolèrent presque. Merde, elle n'était pas molle et mièvre à ce point. L'adolescente tira sur le bas de son haut. Tout se jouait dans l'attitude. Si elle faisait en sorte que rien d'autre ne paraissait, ça marcherait... sûrement.
Là, il fallait avouer que toute son analyse se basait sur le tempérament de son interlocuteur : gentil, un peu naïf et innocent. Et un peu sur le sien, pour ne pas tout faire rater.

Y aller cash ? Ou pas ? Oui ? Non ? Peut-être ? Eventuellem...
Elle prit une grande inspiration pour se calmer.

"Puisque que mes sentiments n'ont pas leur réciproque..."

La brunette s'approcha de lui doucement. Avec une pointe d'assurance.

"Faisons un marché : faisons semblant jusqu'à que l'un de nous trouve mieux ailleurs ! Ça te convient ?"

Oui, ce n'était pas très éthique. Oui, ce n'était pas très moral. Et alors ?

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- Oui, qu'y-a-t-il Hiroyuki ? demanda l'adolescente d'une voix mielleuse en se retournant vers le frère de la rose.

La châtain tira un peu son haut et sembla cogiter. Hhiroyuki s'était redresser et la regardait, elle avait l'air un peu bizarre.

Puisque que mes sentiments n'ont pas leur réciproque..., commença-t-elle après un cours silence, Faisons un marché : faisons semblant jusqu'à que l'un de nous trouve mieux ailleurs ! Ça te convient ?

- " Attends... Quoi ?! "

Nori s'était rapprochée, et une pointe d'assurance flottait dans ses yeux, et son sourire. Comme si elle venait de proposer un plan parfait, que personne ne refuserait. C'était pourtant ridicule... Non ? Faire semblant d'être en couple, jusqu'à avoir une chance avant un être aimé ? Mais n'était-ce pas se fermer à d'autres éventuelles relations, que de faire ceci ?

En même temps... Qu'en savait-il exactement ?

Éternel célibataire, Hiroyuki n'était jamais tombé amoureux, et n'avait donc jamais été en couple. Donc, il n'avait absolument aucune expérience. Au lycée, c'est un peu gênant. Mais tout de même ! Tout ça n'avait rien de moral, bon sang !

" ... D'accord. " s'entendit-il pourtant répondre.

[ Voilà, j'ai finallement décidé de le faire accepter ! Parce que je suis curieuse de s'avoir comment ça va se passer ! (•w•) ]

Nori sourit. Opération réussie. Il avait accepté. Maintenant, il lui fallait le soumettre. Désolée, mon cher Hiroyuki, tu es si innocent... Pour la prochaine fois, méfie-toi, pensa-t-elle avant de chasser cette idée noire.
La jeune fille lui fit son plus beau sourire, tendre et doux à la fois, en fermant les yeux.

"Merci beaucoup, Hiroyuki !"

C'était le moment. Tenter une approche. Approfondir ses notions d'anatomie... buccale ! La brunette se rapprocha, un pied devant l'autre. Une fois devant l'artiste, elle pose sa main fraîche sur la joue du jeune homme.

"Tu me permets, Liebe* ?"
susurra la métisse, avec un regard qui trahissait sa prochaine action.

Elle se dégoûtait. Ses yeux bruns plongés dans ceux du frère de Takara, elle se mit sur la point des pieds pour arriver à sa hauteur. L'adolescente se fit rougir, puis, d'une impulsion, plaqua doucement ses lèvres contre celles de son "petit-ami" arrangé. On ne pouvait pas dire qu'elle s'y prenait mal, ce n'était pas les portes du Paradis qu'elle faisait voir mais c'était tout de même agréable.
Ce n'était pas son premier baiser, loin de là. Elle ne ressentait pas cette émotion si particulière lors d'une embrassade de ce type. Pas d'amour, pas de passion, pas d'envie, pas de désir. Juste de l'indifférence. La germano-nippone espérait que ce n'était pas le cas de son "partenaire".

Dis-toi que c'est Takara, ça passera mieux. Plus simple à penser qu'à faire ! Takara ne l'obligerait pas à se mettre sur la pointe des pieds !

[*Amour en allemand]

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- Merci beaucoup, Hiroyuki ! sourit la jeune fille, pleine de sympathie.

L'adolescent n'était pas aussi heureux, il se demandait encore s'il avait prit la bonne décision. C'était tellement ridicule. Un peu penché sur la barrière, il n'entendit pas Nori s'approcher, et se rendit compte de sa présence lorsque leurs lèvres se collèrent.

Son premier baiser.

Leurs lèvres se collaient et leur chaleur fusionnaient. On ne pouvait pas dire que c'était désagréable, mais sans sentiment, on ne peut pas faire de magie. Malgré tout, Hiroyuki se défit rapidement de l'emprise de sa nouvelle petite-amie. A quoi jouait-elle ? Quoique, il aurait du s'en douter, après tout, en acceptant, d'autant plus que la demoiselle était, elle, amoureuse de lui. Mais il ne s'attendait pas à ce qu'elle lui saute dessus comme ça.

- " Ecoute, commença-t-il doucement.

Il aurait sûrement l'air d'un abruti, mais tant pis. Il était prit dans cette connerie jusqu'au cou, alors... Ce baiser, étrangement, nne l'avait pas fait rougir.

Je préférerai malgré tout qu'on ne s'embrasse pas trop souvent, continua-t-il calmement, Je n'aime pas trop ça. Ok ? "

Pas souvent, hein ? Nori aurait frappé pour moins que ça, heureusement qu'elle savait qu'elle devait tenir son rôle. Si Hiroyuki espérait mener, il tomberait de haut. Et il n'aime pas trop l'embrasser, serait-il... ?

"Si tu préfères les garçons, tu le dis, d'accord ?"

La jeune fille ouvrit de grands yeux faussement innocents. C'était l'hôpital qui se foutait de la charité, elle qui voulait sortir avec l'adorable, la si jolie, la si mignonne Takara. La brunette s'accrocha à son bras, en souriant.

"Et puis, ce n'est pas grave ! On romp le marché si tu trouves quelqu'un !"

Elle se colla un peu plus à lui, et s'appuya contre son épaule.

"Jouons le jeu pour l'instant, n'est-ce pas Liebe ?"

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- Si tu préfères les garçons, tu le dis, d'accord ? lança innocemment Nori.

Encore une fois, l'artiste eut un mouvement de recul et tiqua. Il n'avait rien contre les gays, ni contre les homosexuels en général, mais qu'elle lui balance ça comme ça, lui plaisait moyen. Non, en fait ça ne lui plaisait simplement pas.

- " Ce n'est pas ça ; je suis hétérosexuel, si t'as des doutes. " répliqua-t-il un peu sèchement. Cette conversation le fatiguait, il avait besoin de réfléchir à tout ça au calme. Ça commençait sérieusement à empiéter sur sa bonne humeur.

Commençait seulement ?

- Et puis, ce n'est pas grave ! On rompt le marché si tu trouves quelqu'un ! rappela-t-elle ensuite en lui prenant le bras.

Ce rajout le calma un peu. C'est vrai, il était toujours libre de cesser cette mascarade, et elle aussi. C'était pas un drame, et Hiroyuki n'avait pas à se prendre la tête comme ça !

- " Tu as raison. " s'excusa-t-il dans un petit sourire retrouvé.

- Jouons le jeu pour l'instant, n'est-ce pas Liebe ? termina-t-elle, appuyant sa tête contre l'épaule du garçon.

Oui, c'est ce qui était convenu. Désormais, ils étaient un couple. C'était certes une approche un peu étrange, mais un bon moyen de mieux connaître l'amie de sa soeur. Et de découvrir la "vie de non-célibataire" ? Finalement, ça serait peut-être une bonne expérience ? Et puis, elle lui avait déjà volé son premier baiser. Et puis zut, il y réfléchirait posément dans sa chambre.

- " Entendu. Juste, ça veut dire quoi, Liebe ? " demanda-t-il, tournant la tête vers la sienne.

Personne ne parlait l'allemand ici, pouvait se morfondre Nori si elle ne devait pas garder son rôle. La jeune fille plongea ses yeux chocolats dans ceux d'Hiroyuki, en susurrant :

"Ich liebe dich, c'est 'je t'aime' dans ma langue. Je trouve mein Liebe trop long et trop possessif... J'opte donc pour Liebe, qui veut dire simplement 'amour'."

Il n'était pas ravi, la brunette le sentait. Ça ne lui plaisait pas, cette situation. Oh non ! L'adolescente se savait jolie, qu'elle était loin d'être un mauvais choix pour n'importe quelle relation. Elle allait devoir faire en sorte qu'Hiroyuki la désire, la désire du plus profond de son corps. Après, il tomberait amoureux. Proche du frère, proche de la sœur quitte à y laisser des plumes. Elle se devait de le faire. Et puis, ça faisait si longtemps qu'elle n'avait pas joué comment cela avec un garçon !

Nom d'une huître anorexique des Galapagos unijambiste, elle pouvait bien s'amuser d'un représentant de l'autre sexe, juste pour avoir sa sœur. Comme les vrais gentlemans, qui sortaient avec la sœur pour finir avec le frère.

"J'ai le droit, sur la joue ?"

De toute façon, la métisse ne lui demandait pas son avis. Elle lui piqua un simple bisou à la commissure des lèvres, avec des yeux rieurs et un sourire innocent... Qu'on lui offre un exorciste, ce n'était plus de la comédie mais de la possession à ce niveau.

"Et tu pourrais m'en faire, à l'occasion... J'ai aussi le droit à être cajolée, non Liebe ?"

Un petit clin d'œil, la tête légèrement penchée sur la droite... De grands classiques, oui, mais avec du charme.

Lycéens Messages : 34 Date d'inscription : 24/08/2015

- Ich liebe dich, c'est 'je t'aime' dans ma langue. Je trouve mein Liebe trop long et trop possessif... J'opte donc pour Liebe, qui veut dire simplement 'amour'. expliqua sa petite amie en le regardant de ses yeux chocolats.

Personne ne pouvait le nier, la jeune fille était très mignonne, elle dégageait un charme des plus authentiques. Mais... Ça ne marchait pas. Immunisé peut-être, le peintre était complètement insensible aux jeux de charme de sa petite-amie. Cependant...

Cependant il devait jouer le jeu. Il avait accepté, il ne pouvais pas faire machine arrière comme ça ! Ca n'était pas correct. Quoique, ce petit jeu touchait déjà pas mal la moral. Et dire que c'était une bonne amie à sa soeur... Et ce qu'on meurt en se jetant d'un toit ?

- J'ai le droit, sur la joue ? reprit-elle avant d'embrasser la commissure de ses lèvres.

Était-ce une vraie question ? De toute façon, il lui fallait mieux se résigner. Et puis, la joue, ça restait innocent. Même si pour Hiroyuki, la commissure de ses lèvres appartenaient plus à ses lèvres qu'à ses joues... Passons.

- Et tu pourrais m'en faire, à l'occasion... J'ai aussi le droit à être cajolée, non Liebe ? acheva Nori dans un clin d'oeuil, la tête penchée de côté.

- " Mais évidemment. " répondit le châtain en la prenant dans ses bras, comme pour appuyer ses propos.

Il la serra quelques instants en observant le bâtiment sur lequel il se trouvait, silencieux. Nul doute qu'il s'était fourré dans une belle galère. Ça faisait beaucoup pour une journée, il avait besoin de se reposer et d'y réfléchir posément.

- " Si tu permets, je vais dans ma chambre. Tient, c'est mon numéro, au besoin. A plus tard, Nori. " fit-il avant de la quitter, après un rapide baiser sur la joue de la farceuse

» Nori A. Yoshida
» Absence(s) de Nori

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